Philippe_M Admin
Nombre de messages : 403 Age : 81 Localisation : Pont Ste Maxence Date d'inscription : 02/11/2007
| Sujet: 3 Juin 2009 : Prutz - Saint Leonhard (le Kaunertal)) Ven 26 Juin - 13:02 | |
| Ben alors ! c'est quoi ce pays ?
6 heures du matin, j'ai encore droit à une grande volée de cloches qui me tire de mon sommeil à 6 heures tapantes comme la veille... Serait-il ainsi coutume de réveiller les gens ?
Tant pis pour les cloches, j'attendrai tout de même les 7 heures pour me sortir du dessous de ma couette et à 7 h 30 nous nous laissons servir par "Madame Marianne" un non moins succulent petit déjeuner qui ressemble en tout point à celui de la veille...
Et "flute" ! ce matin, j'ai oublié de prendre en photo notre salle de repas... à moins que ce ne soit pas tout à fait un oubli mais plutôt une discrétion de ma part afin de ne pas déranger nos voisins de table qui discutaient avec la maîtresse de maison sur leur programme de la journée : le même itinéraire que le nôtre hier mais en sens inverse... les uns viennent, les autres s'en vont...
Et vite, avant de partir, un petit coup d'œil à la carte pour notre itinéraire du jour qui de Prutz va nous conduire à Saint Leonhard avec en projet de monter par le "Karlesjochbahn" sur un sommet à 3107 m au dessus du glacier du "Weisseferner", au fin fond de la vallée du Kaunertal.
Donc pas de temps à perdre et avant 9 heures nous voici de nouveau sur les routes nous éloignant bien vite du bas de la vallée.
C'est donc par la petite route à péage du Kaunertal que nous gagnons le Gepatsh-Stausee où nous ferons une halte de 20 minutes dans un paysage déjà merveilleux.
Ayant repris notre ascension nous parvenons auprès du Websee, encore en grande partie gelée
et où semble régner encore le mystère de la légende de la dame blanche :
Il y a très longtemps, ce lac était situé sur le bord même d’un glacier d’où d’énormes banquises de glace se détachaient pour venir y flotter tels des icebergs. Aux plus beaux jours de l’été, le bleu du ciel, les nuages d’or, les fleurs alpestres et les sommets des montagnes enneigées environnantes s’y reflétaient d’une manière si merveilleuse et d’une profondeur si mystérieusement chargée d’émotion qu’en est né la légende de la « belle femme sur le lac blanc »
Alors qu’un berger du Bierg regardait avec convoitise la surface de ce lac, une fort jolie dame tout de blanc vêtue lui apparut. Elle portait une robe blanche aussi pure que la neige des glaciers et un manteau aussi bleu que le bleu de l’azur céleste qui se reflétait en surface. Sur sa tête elle portait une couronne de fleurs alpestre. Son visage était aussi beau qu’une perle blanche au soleil. Elle s’approcha du bord et se mit à onduler devant lui.
Alors le berger alla la rejoindre et ensemble ils gagnèrent une roche qui s’ouvrit par le haut et à l’intérieur de laquelle ils pénétrèrent. Cette roche était pleine de pierres fines et précieuses étincelantes de mille feux comme un soleil. Peu de temps après, la belle dame s’en alla loin dans la montagne et le berger la suivit jusqu’à parvenir devant une église d’où s’échappait un chant merveilleux qui le fit pleurer de joie.
L’église, toute resplendissante d’or et d’argent, était vide hormis un vieil homme à la barbe tombant jusqu’à terre qui sommeillait sur un banc. Le berger l’ayant réveillé, ce dernier lui demanda : « Mais en quelle année sommes-nous sur cette terre ? » et il ajouta : « Il n'est pas encore temps ! » et il se rendormit.
Cet homme était le dernier survivant d’un village qui ici avait été enfoui dans la terre… tous les autres avaient péri. Autrefois cette région intérieure du Kaunertal était belle et fertile comme le paradis. Il s’y était construit un beau village et une belle église. Les habitants étaient riches, ils possédaient de l’or et de l’argent en grande abondance mais cette richesse les rendit arrogants. Les femmes ne se lavaient plus avec de l’eau et les hommes se mirent à commettre des péchés qui ne peuvent être dits ici.
Alors Dieu les a punis. En plein milieu de l’été, il se mit à neiger et la neige s’amoncela de plus en plus haut sans plus jamais fondre. La neige s’est ainsi transformée en un glacier qui s’est étendu loin dans la vallée. Ce n’est que beaucoup plus tard que le glacier a commencé à fondre mais le village et l’église sont demeurés ensevelis avec tous les habitants. La vallée elle-même devint pauvre et morne.
Lorsque la belle dame eut montré au berger tous ces trésors, alors elle s’est élevée au dessus du glacier et a disparu dans une crevasse. Le berger est resté longtemps ainsi à fixer le néant et il resta ainsi jusqu’à ce que les cheveux blancs de neige lui ai recouvert la tête. Le dernier hiver venu, il est tombé gravement malade et au prêtre qui est alors venu le visiter il dit : « OH, quand le ciel est aussi gentil qu'il est dans le Bierg et au lac blanc, alors je suis satisfait ».
Laissons donc ce berger satisfait et reprenons notre route qui, ceci dit, serait la plus haute d'Europe car elle va nous conduire en son terminus à 2850 m. Très vite, nous allons comme hier navigué entre des pans de neige
avant d'atteindre la station qui, surprise, est encore en activité ce matin
Mais là... immense déception : le "Kalesjochbahn" est fermé pour l'entretien de l'inter-saison ... il ne nous sera donc pas possible de monter plus haut par ce funiculaire comme nous l'avions rêvé.
Nous nous sommes alors réconfortés de quelques pâtisseries tyroliennes prises au restaurant d'altitude puis avons décidé, pour ne pas nous laisser abattre, de redescendre
en nous arrêtant aux quelques points pittoresques indiqués sur notre parcours de retour
- cette jolie cascade, par exemple, à quelques 15 minutes à pied, perdue dans la montagne
- cette très jolie petite chapelle, la "kapelle Maria im Schnee"... autrement dite : la Chapelle de Marie dans la Neige, construite en 1894 et 1895, puis restaurée entre 1974 et 1984... ses muts extérieurs sont entièrement recouverts de petites écailles de bois.
- puis un peu plus bas, mais surplombant la route et le lac, cet arbre au tronc insolite et en grande partie creux que je reporterai d'ailleurs sur mon site en catégorie : "arbres remarquables"
- et enfin ce torrent de montagne comme on en rencontre si souvent dans les Alpes mais qui, en cette saison de fonte des neiges, sont bien "coulant"
Et nous voici déjà revenu à la barrière de péage de cette route alpine, barrière franchie ce matin et marquant ici la fin de notre itinéraire touristique de la journée.
Nous filons maintenant de nouveau vers Prutz puis par une petite route de traverse gagnons la vallée du Pitztäl. A 16 h 30, nous arrivons en vue de St Leonhard où aussi rapidement que d'habitude Jocelyne nous trouvera un petit chalet légèrement en retrait
et une non moins coquette "zimmer-free"
avec vue sur le torrent et la campagne montagneuse.
Le soir diner au Gasthof "Liesse le Sonne" de St Leonhard
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